Libérer (4)

Publié le par namaste

Après avoir observé pendant un certain temps tes pensées et tes émotions, tu vas te dire : "ok, et je fais quoi maintenant ?"

 

 

Pour l'observer, tu as bien été obligé de sortir, d'extirper "la chose" de toi. Tu as donc déjà créé une distance entre toi et cette peur ou cette émotion ou cette croyance. Regarde-là bien en face, en pleine conscience.

 

Tu peux d'abord la remercier. Elle t'a été utile pour t'amener là où tu en es. Mais maintenant que tu l'as bien observée, tu sais qu'elle n'était qu'une illusion, un mirage... C'est le même principe que le mirage : si ton regard se décale légèrement, le mirage disparait et tu te rends compte qu'il n'a jamais existé. C'était une illusion d'optique et il t'empêchait de voir la réalité. Dès que la peur, l'émotion, la croyance ont été reconnues, elles n'ont plus aucune raison d'exister. Leur rôle est fini. Elles s'effacent et tu peux voir la Réalité de Qui Tu Es vraiment.

 

Une fois que tu l'as remerciée, tu peux dire à cette chose :"tu peux partir, je n'ai plus besoin de toi, je n'ai plus besoin de béquille, je veux, ici et maintenant, vivre dans le monde Réel".

 

Tu peux l'effacer comme un nuage qui se dissipe tout seul, comme un dessin à la craie sur un tableau que tu effaces d'un coup d'éponge, comme sur ton frigo une crotte de mouche effacée d'un coup de lavette (amis de la poésie, bonsoir...). Tu peux la mettre dans un ballon, lâcher la ficelle et la regarder s'éloigner à tout jamais dans le ciel. Tu peux la mettre dans une bulle de savon. Tu peux aussi souffler dessus comme une tornade. Bref, tu la fais sortir de toi et de ta vie, définitivement. Tu n'a pas besoin de la tuer ou de l'anéantir, tu n'a pas besoin de "l'aimer", tu la reconnais (voir et reconnaitre, c'est la forme d'amour dont elle a besoin) et tu la libères simplement. En lui rendant sa liberté, tu te libères toi-même, et en te libérant, tu la libères. L'action est réciproque et simultanée. 

 

Vois bien le mouvement : tu la sors de toi, de l'ombre de tes tripes, tu l'expose en plein jour, et tu lui permets de se transformer en pure particule de lumière. Tu ne la transformes pas ! tu lui PERMETS de se transformer... Tu n'as donc pas à exprimer ton "amour" pour elle qui va forcément être entaché de vieux schémas hybrides du "petit moi". Le mouvement que tu accomplis se suffit à lui-même. C'est un acte d'amour plus grand que celui que tu pourrais exprimer.  

 

 

Alors bien sûr, je t'ai expliqué tout cela au ralenti, pour bien conscientiser le processus. Cette méthode est valable quand tu as un problème précis à résoudre, une peur, une émotion, une croyance précise à évacuer.

Elle te sert aussi si tu as décidé de vivre chaque instant en conscience. Dans ce cas, chaque pensée qui surgit est soumise au test :

1 - observation,

2 - cette pensée m'est utile ou non,

3 - je la garde ou je l'évacue.

Le processus se fait alors de plus en plus vite. Cela devient une nouvelle façon de penser, de ressentir. On ne garde que ce qu'on veut vraiment garder et à ce stade, on s'aperçoit... qu'on ne garde plus rien. 

 

Dans son livre "la fraicheur de l'instant", Betty explique très bien ce travail. Tout au long des jours, des semaines et des mois, dès qu'elle voit surgir une pensée, une croyance, elle lui dit avec force "je t'ai reconnue, je ne crois pas ça". Ce travail systématique mène à l'éveil... le sous-titre de son livre est : "la fin d'un rêve d'individualité". Paradoxalement, c'est quand on accepte de se perdre dans le Tout qu'on existe enfin... Mais c'est une autre histoire. 

 

Dans le prochain article j'aborderai des façons plus radicales de balayer tous ces cailloux qui entravent le chemin. Mais le processus est toujours le même, que ce soit pour une pensée ou pour dix millions de pensées. Il faut s'approprier le processus, l'intégrer dans notre machinerie interne pour qu'il devienne une nouvelle habitude qui nous libère à chaque pas. 

 

 


 

Publié dans Création

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